Dans ce billet de blogue, Angelika Kuzma partage ses réflexions sur son expérience de stage à l’été 2022.

Texte original en anglais

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L’été dernier, j’ai eu la chance unique de pouvoir suivre l’honorable Scott K. Campbell, juge à la Cour supérieure de justice de l’Ontario. À l’époque, le juge Campbell siégeait à St. Thomas, dans la région du Sud-Ouest, en tant que juge surnuméraire. Il avait donc quitté son poste à temps plein temps et siégeait à temps partiel, en prévision de sa retraite de la magistrature. Cette situation particulière lui a permis d’avoir un emploi du temps relativement allégé et précis pour l’été. En outre, j’ai eu la chance de travailler avec le juge Campbell sur diverses requêtes, à la fois en personne et en ligne, ainsi que sur un procès criminel en personne au cours de l’été. Je lui suis extrêmement reconnaissante d’avoir été si accueillant et de m’avoir permis de vivre cette expérience unique et enrichissante.

Ma première rencontre avec le juge Campbell m’a amenée dans la belle ville de Saint-Thomas, en Ontario. Il m’avait invitée à observer une requête préalable au procès portant sur l’article 278.1 du Code criminel. J’ai fait les deux heures de route jusqu’au palais de justice d’Elgin, arrivant quelques heures avant l’audition. Le juge Campbell a eu la gentillesse non seulement de me faire visiter le palais de justice auparavant, mais aussi de me donner mon propre bureau pour que j’y patiente avant d’entrer dans la salle d’audience — il y a une blague sur le sens de l’hospitalité du sud (ouest) quelque part dans cette histoire !

Le juge Campbell avait prévu entendre plusieurs requêtes ce jour-là, mais seule la première était prévue en personne. Il m’a donc invitée à assister aux autres auditions en ligne. Il était très intéressant de pouvoir observer la différence entre l’audition des requêtes dans ces deux forums — c’est-à-dire en personne et sur Zoom — le même jour, en particulier à la lumière des modifications des processus d’arbitrage provoquées par la pandémie de la COVID-19.

Ma deuxième rencontre avec le juge Campbell m’a de nouveau amenée à l’extérieur de la ville, mais cette fois-ci pour assister à un procès avec jury de plusieurs jours au palais de justice de London. Le procès portait sur une allégation d’agression sexuelle en vertu de l’article 271 du Code criminel. Cette expérience a été particulièrement enrichissante pour moi, car j’ai pu observer l’ensemble du processus, depuis la sélection du jury jusqu’à la présentation de la preuve. Plus important encore, cela m’a permis d’observer et d’aborder la loi d’une manière beaucoup plus humaine et approfondie. Le fait d’être physiquement présente dans une salle d’audience plutôt que d’apprendre une matière aussi complexe dans un amphithéâtre, par exemple, m’a beaucoup aidée à appliquer un point de vue plus critique pour comprendre le droit, son impact et la relation plus large qu’il entretient avec l’administration de la justice. Dans le même ordre d’idées, cela m’a également permis d’approfondir mon appréciation de la capacité décisionnelle du tribunal. Même s’il s’agissait d’un procès devant jury, les échanges confidentiels que j’ai eus avec le juge Campbell dans son cabinet pendant les suspensions d’audience m’ont donné la chance inouïe de discuter avec un juriste qui a des années d’expérience en matière de jugements (je m’attends à ce que son Honneur plaisante sur le fait que je l’ai vieilli en faisant une telle remarque). À la suite de cette expérience, je ne saurais trop recommander ce programme à tout étudiant en droit, quel que soit le domaine du droit qu’il souhaite pratiquer, car il m’a permis de mieux comprendre les bases d’une compréhension et d’un sens juridique solides.

En quelques mots, l’été que j’ai passé en tant que stagiaire en milieu judiciaire a été l’un des moments les plus forts de ma formation en droit jusqu’à présent. Je suis redevable à l’Institut canadien d’administration de la justice d’offrir un programme aussi instructif aux étudiants, ainsi qu’à l’honorable juge Campbell de m’avoir permis de vivre une expérience aussi enrichissante. Je suis très reconnaissant d’avoir participé, même si c’était court, à la dernière étape du parcours du juge Campbell et je lui souhaite une merveilleuse retraite.

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